Pièce jeune public. Une commande d’Annie Sellem et La petite Fabrique, inspirée par l’une des Fables de La Fontaine.
Règle de jeu : Avec deux danseurs. Créer des pièces courtes, aux esthétiques multiples allant du hip-hop au classique déhanché. Chaque pièce, d’une durée de quinze à vingt minutes, isolée ou associée à deux ou trois autres, peut se jouer dehors, dans le kiosque à musique d’un jardin public, dans un préau d’école… et dans les théâtres. Le programmateur fait son « programme à la carte »
Choix de la fable : « Phébus et Borée »
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Dans la fable Phébus et Borée, La Fontaine anime les dieux ; il leur prête des sentiments et des caprices humains. Il y montre aussi la vulnérabilité de l’homme face aux jeux cosmiques et les liens profonds qu’il y a entre les grandes forces physiques de notre monde et la vie humaine.
J’aborderai cette fable à travers le thème du vent, qui est instabilité dynamique et qui étreint et construit le monde. Le vent dans son excès est la colère qui est partout et nulle part, qui naît et renaît, apparaît et disparaît, se retourne et se renverse aussi sans cesse avec fureur ou délicatesse. L’homme subit autant qu’il produit ces actions contraires et extrêmes à l’image d’un vent, contre lui-même ou contre l’autre parfois même jusqu’à en frôler l’absurdité.
C’est pourquoi j’imagine un vent qui revêt un visage d’errant, d’homme désespéré toujours en quête et en métamorphose. J’aborderai ce thème par un mouvement pur et brut, comme un cri où tout le corps est engagé, ballotté, déplacé, disloqué, porté, bercé, dispersé…
Karine Ponties