Une excroissance dont elle ne sait se passer.
Un abcès qui la plonge dans un inévitable mimétisme.
Une présence frappée d’absence et d’une certaine indifférence.
Le solo Dame de Pic est parti de plusieurs choses : d’une image de Michael Sowa, Mann Mit Wespe. Une peinture qui à elle seule renferme un mini thriller intime, une insectitude et une étrange familiarité.
D’un autre côté j’avais envie de parler de ces chiens et de ces maîtres que l’on peut voir dans les parcs et dans la rue. Ils sont les mêmes, ils sont identiques, ils se ressemblent étrangement. Ils sont terribles et comiques.
Parler aussi de ce que l’on transporte avec nous ( objets, situations, êtres), ces éléments qui peuvent déranger toute une vie ( des abcès, des boulets ) mais desquels on ne sait se séparer.
Parler des liens absurdes, des provocations par l’absence, de l’entre-soi qu’on sent tapi sous la peau, de comment chacun dans l’intimité peut être si étrange pour l’autre.
L’insectitude.
Nos pantomimes corporelles sont semblables à celles des insectes, nos mouvements rompus, nos élans, nos brusques retraits, nos mains qui se cherchent à tâtons, s’évitent, se frôlent, se griffent.
Nos gestes sont si vifs que nos regards se détachent des autres yeux qui nous regardent.
Nos gestes sont si lents qu’ils nous tiennent dans une luminosité intense mais immobile et voici que le point vibrant, au centre de notre vue, forme un trou entre deux durées.